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Mes premiers pas en Holacratie avec Élodie #4

Mes premiers pas en Holacratie avec Élodie #4

Le 

17

 

NOVEMBRE

 

2025

 • Par 

Soizic Thiébaud

Pour son dixième anniversaire, HappyWork donne la parole à dix personnes ayant récemment intégrés une organisation auto gouvernée.

Quel est ton parcours et comment as-tu découvert l’Holacracy ? 

Tout juste sortie d’études, j’ai postulé chez AID 64 pour un poste d’accueil à l’été 2015. Après avoir été assistante technique, puis responsable d’équipe, je suis désormais responsable des ressources humaines depuis deux ans et demi. 

AID64 est une association d’aide à la personne qui met à disposition du personnel qualifié afin de soulager le quotidien des personnes en situation de handicap, personnes âgées et familles.

C’est au sein de l’association que j’ai découvert l’Holacracy. Notre directrice, Laure Orozco, aime beaucoup l’innovation et c’est elle qui a souhaité que l’on embarque dans ce modèle en 2023 ! On a donc suivi une formation avec Vincent Lagalaye avec le CODIR, soit quatre membres de l’équipe. 

Quelle a été ta réaction en découvrant le fonctionnement de l’Holacracy ?

Je n’ai pas été surprise car on venait de lancer un modèle de travail autonome pour nos équipes de terrain. C’était une continuité logique avec nous, les équipes de bureau. J’avoue avoir un peu râlé au début, parce que la nouveauté effraie toujours ! Mais très vite j’ai compris en quoi ça allait nous être utile. 

Avec du recul, je trouve que c’est une force en plus pour l’association. Ça laisse vraiment la place à chacun de pouvoir s’exprimer. Même si le schéma de base le permettait, l’Holacracy n’a fait qu’accentuer cette liberté là. On est qu’au début de la mise en place, on prend nos marques, on se saisit de plein de choses, et on a envie d’aller plus loin. 

Ça nous a aussi aidé à faire équipe avec les membres du CODIR : la cheffe comptable, le chef de service, la directrice et moi. Je venais de prendre le poste quand on l’a mis en place. Ça a permis de faire cohésion au sein du groupe. 

Comment s’est passée la mise en place de l’Holacracy chez AID 64 ?

Quand on a commencé la formation, on a trouvé ça très technique ! Il faut comprendre le concept, le fonctionnement, c’est parfois impressionnant. Puis un jour on a arrêté de se poser trop de questions et c’est venu tout seul. 

Vincent nous a beaucoup dit “tout ce qui n’est pas interdit est autorisé” ! Avant j’avais parfois besoin de l’aval de ma directrice et de mon président quand je prenais une décision à responsabilité. Aujourd’hui, cette phrase résonne encore en moi, et elle m’a permis de gagner en confiance.

À ce jour, seul le CODIR a été formé. On embarque nous même les équipes administratives avec ce qu’on connaît de l’Holacracy, et ce qu’on a envie de mettre en place.  

Comment décrirais-tu l’Holacracy à quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ? 

J’aime bien la métaphore de la ruche. Il y a la reine, et puis il y a toutes les autres abeilles qui vivent dans ce système, avec des alvéoles qui font penser aux cercles. Tout le monde a le droit de donner son avis. On n’est pas dans un schéma pyramidal. Bien sûr on a notre directrice, et certaines décisions lui appartiennent, mais tout le monde peut agir librement. Il n’y a pas de chef au-dessus de nous qui prend toutes les décisions seul. On a besoin des uns et des autres pour faire avancer la machine. 

Qu’est-ce que tu as appris ou acquis dans ta manière de travailler que tu n’avais pas dans tes précédentes expériences ?

Ça m’a principalement aidé dans l’animation de réunion. Avant, on se réunissait une fois par semaine avec l’équipe administrative. C’était souvent fait dans le désordre, mais on n’avait pas de solution pour y remédier. Personnellement, j’avais du mal à gérer les problèmes, je ne savais pas comment réagir. Avec les formations d’HappyWork, on a pu apprendre à faciliter des réunions, à gérer les tensions, à mieux interagir entre nous. 

En général, depuis qu’AID64 fonctionne en Holacracy, tout le monde s’implique beaucoup plus en réunions. Tous les lundis on sait qu’on se réunit, chacun peut apporter sa tension, repart avec des réponses, ça permet de limiter les bruits de couloir, les choses sont dîtes directement. On gagne du temps, il y a une meilleure ambiance, chacun peut s’exprimer. Tout le monde participe, même les plus introvertis. C’est une réussite !

Aujourd’hui je suis secrétaire lors des réunions de “triage”, mais il m’est arrivé de faciliter. Dans ces moments-là j'aime bien avoir la fiche de facilitation d’HappyWork pour m’aider. J’arrive à recadrer si quelqu’un a tendance à dévier, ou si certains sujets sont abordés trop tôt par rapport au déroulé de la réunion.

Quel est le plus gros malentendu selon toi autour de l’Holacracy ? 

À titre personnel, j’avoue avoir été sceptique au début. Je me disais que ce n’était pas possible qu’une organisation fonctionne sans chef, ça allait vite être le bazar. Alors qu’en fait ce n’est pas du tout le cas ! 

Quand on accueille de nouveaux membres, on explique le fonctionnement général de notre organisation. On a rarement des personnes qui ne jouent pas le jeu ou qui ne comprennent pas. Peut-être parce qu’on le vit tellement bien que ça doit influencer notre manière d’en parler et d’aborder la chose avec eux, mais en tout cas ça a toujours été simple ! 

Si l’Holacracy était un personnage de film ou de série selon toi, ce serait qui ?

Je pense instinctivement à Astérix et Obélix : le duo ! Il n’y a pas de hiérarchie entre les deux, ils sont complémentaires : l’un est stratège, l’autre a de la force. Ils ne peuvent pas fonctionner l’un sans l’autre pour accomplir leurs missions. 

Sur le plan relationnel, Obélix est à l’écoute, attentif, patient, tandis qu’Astérix est rationnel, il sait où il va, il se laisse peu submerger par ses propres émotions. C’est le bon équilibre pour une réunion de triage par exemple. 

Y a-t-il un rituel holacratique que tu appliques dans ta vie personnelle sans même t’en rendre compte ?

J’applique dans mon quotidien, les mêmes réflexes qu’en réunion de triage, ou qu’en communication non violente. Je pose les mêmes questions : “as-tu besoin que quelqu’un fasse quelque chose ?”, “veux-tu partager ou donner ton avis ?”. Je le fais spontanément autour de moi avec mes proches, mon conjoint, c’est rentré dans ma vie personnelle. 

Photo formation Holacracy HappyWork
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