
Le
28
OCTOBRE
2025
• Par
Soizic Thiébaud
J’ai un parcours assez atypique. J’ai fait une école de commerce, étudié l’histoire de l’art, puis j’ai travaillé en boulangerie, pâtisserie, et dans la restauration avant d’arriver dans le conseil. Quel que soit le secteur, j’ai toujours aimé la gestion de projets.
En 2020, j’ai intégré un cabinet de conseil dans lequel j’ai découvert le concept de société à mission. Nuova Vista a rejoint ce cabinet de conseil et c’est comme ça que je suis devenue consultante à temps plein dans l’entreprise il y a deux ans. Je travaille dans les locaux de Nuova Vista ce qui me permet de fonctionner en Holacratie quotidiennement.
Au début ça m’a paru assez flou. Le sujet avait été abordé pendant les entretiens. Je comprenais l’enjeu d’horizontalité mais sans la pratique c’est forcément plus dur à concevoir.
Puis est arrivée la première réunion de triage - qu’on appelle Magicratie chez Nuova Vista - qui m’a beaucoup désarçonnée. J’entendais parler de rôles, de tensions, c’était assez flou. Je pense que pendant les six premiers mois je n’ai pas dû poser une seule tension. J’avais du mal à comprendre l’intérêt, je les voyais comme des plaintes et ça me mettait mal à l’aise de les porter en public. Puis à force de voir mon équipe poser ses tensions j’ai fini par le faire moi-même !
J’ai beaucoup apprécié la transparence que permet l’Holacratie. On parle, tout le monde peut exprimer son ressenti et son avis. Ça crée un vrai espace de parole, et une confiance mutuelle dans l’équipe.
Petit à petit j’ai intégré la pratique. Ça fait deux ans maintenant, et le fonctionnement en Holacratie est devenu tout à fait naturel. J’ai même la sensation parfois que l’on dévie un peu et qu’on pourrait être plus rigoureux !
J’ai sept rôles en lien avec les différentes facettes de mon métier :
Ceux que j’utilise le plus sont ceux en lien avec la vie quotidienne et le conseil.
J’ai surtout la sensation que je peux endosser plus de responsabilités si je le souhaite. Par exemple, si on veut être force de proposition, si on veut lancer un sujet ou tester quelque chose, on sait que l’on sera toujours écouté.
Chez Nuova Vista on a des rôles au sein de projets. Il peut s’agir de rôle de production, de pilotage, de direction. Notre façon d’évoluer et de prendre des responsabilités se situe au sein des projets.
J’ai besoin d’autonomie pour bien travailler, qu’on me fasse confiance, et de pouvoir discuter de tout sans qu’il y ait de cadre ou de règles. Je trouve que l’Holacratie c’est pour l’instant la façon de travailler qui me correspond le mieux. Je suis parfois impatiente, et le fait que les réunions soient autant cadrées, ça me plaît énormément.
Généralement, les gens pensent que personne n'est décisionnaire, que tout le monde est au même niveau hiérarchique, et donc forcément que c’est le bazar au sein du groupe.
Évidemment ça ne fonctionne pas comme ça, même si l’idée est d’apporter plus d’horizontalité au sein d’une structure que dans les schémas traditionnels.
Je pense qu’il est nécessaire d’avoir régulièrement des “piqûres de rappel” sur le fonctionnement en Holacratie. On peut rapidement oublier pourquoi on a choisi ce mode de fonctionnement, quels en sont les principes, les intentions, et comment chacun le vit au sein d’une équipe. Surtout quand on est une petite équipe comme la nôtre et qu’il y a beaucoup de mouvements. Chacun arrive avec sa vision des choses et si on ne cadre pas un peu le groupe, on peut vite sortir des sentiers.
Les réunions en Holacratie sont très carrées, il y a un vrai process. Chez Nuova Vista on a adapté les réunions de triage pour qu’elles nous conviennent. Mais les réunions qui n’ont lieu que quelques fois par an, comme celles de gouvernance, on ne les trouve pas très fluides. J’ai du mal à comprendre leur fonctionnement. Par exemple, si on doit faire des élections pour des rôles, on ne peut pas changer le rôle immédiatement, il faut attendre la réunion adéquate alors que ça peut être fait en un clic. Ça me paraît beaucoup plus simple que de devoir parfois attendre trois mois pour remettre le sujet sur la table.
Il y a des petites rigidités comme celles-ci qui pourraient être améliorées.
Habituellement, je ne donne quasiment jamais de contexte quand j’évoque un sujet et ça frustre beaucoup les gens. Désormais quand je demande quelque chose à quelqu’un, je m’applique à toujours contextualiser avant. Je m’aperçois que ça clarifie les incompréhensions.
Sinon, avec nos clients, même si on ne cite pas le mot inclusion, on démarre toujours les réunions par un petit tour de parole. Au départ ce sont généralement des inclusions professionnelles, plutôt lisses, et puis petit à petit à force de travailler ensemble, les inclusions deviennent chaleureuses. Ça change un peu les choses, ça instaure une bonne ambiance en début d’atelier !






