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Holacracy Focus : les Redevabilités

Holacracy Focus : les Redevabilités

Le 

12

 

Octobre

 

2021

 • Par 

Chris Cowan (traduction HappyWork)

1. Les redevabilités sont des activités permanentes

La constitution définit les redevabilités comme les « activités récurrentes » d'un rôle, ce qui explique pourquoi le premier mot de toute redevabilité en anglais est toujours un verbe se terminant par "-ing" (par ex. « Implementing... » « Designing... » « Executing... »). (En français, chaque redevabilité débute par un verbe d’action à l’infinitif.) 

Et cela est vrai quelle que soit l'ampleur ou le spectre  du travail. En ce sens, une redevabilité signifie essentiellement : « Le travail qu'un rôle est censé faire. » Voici quelques exemples :

  • Organiser des webinaires
  • Faciliter les réunions du cercle prévues par la constitution
  • Développer et mettre en œuvre tous les processus nécessaires pour solliciter, évaluer et financer efficacement les projets externes au moyen de subventions

Mais il y a un bémol à cela. Parce que même si nous pouvons généralement dire qu'une redevabilité est le travail qu'un rôle fait, cela ne signifie pas qu’il le fera réellement - juste qu’il envisagera régulièrement de le faire. Pourquoi ça ? Eh bien, c'est parce que les redevabilités sont une construction dans la gouvernance, et la gouvernance, par définition, consiste simplement à donner une carte des attentes, des pouvoirs et des restrictions. 

 Donc, d'une certaine manière, une responsabilité est vraiment…

2. Une allocation d'attention

En tant que forme de gouvernance, une redevabilité signifie que l'on attend de toi que tu consacres du temps et de l'attention à considérer tel travail défini, mais elle laisse ouverte la question de savoir si tu le feras réellement ou non, et quand. En d'autres termes, elle divise la question « Que dois-je faire ? » en deux questions distinctes :

Question #1 : « Sur quoi dois-je porter mon attention ? » →

Question #2 : « Parmi les choses auxquelles il m'incombe de prêter attention, que dois-je faire dès à présent (c'est-à-dire aujourd'hui, cette semaine, en cet instant, etc.) ? »

Examinons chacun d'eux.

Question #1 : «  Sur quoi dois-je porter mon  attention ? »

Les redevabilités indiquent à ton rôle ce à quoi il faut prêter attention. C'est comme si nous étions tous de garde et qu'une redevabilité de rendre des comptes nous disait essentiellement : « Surveillez cette zone » ou « Prenez soin de cette zone. » Ainsi, une redevabilité pour « Tenir des registres financiers » signifie que le rôle se soucie de tout ce qui est lié à la comptabilité et que les autres, sachant que ce rôle le fait , peuvent plus facilement surveiller leurs zones (c'est-à-dire que si je sais que tel rôle couvre la porte de derrière, je peux être plus présent pour garder la porte d'entrée).

Souvenez-vous que les redevabilités sont définies lors des réunions de gouvernance d'un cercle (c'est-à-dire qu'un rôle ne peut pas créer sa propre redevabilité en dehors d'une réunion de gouvernance), ce qui signifie qu'elles proviennent du niveau de l'équipe. Donc, au jour le jour, chacun fait ce qu'il pense être le mieux, mais il ne fait pas que ça.

Ok, rassemblement de l'équipe. Maintenant, qui va faire quoi ?

 Chacun au sein de l’équipe utilise aussi la gouvernance comme un livre de jeu partagé des attentes et des responsabilités. Et il n'y a pas un seul individu qui détermine qui fait quoi - c'est le groupe qui décide à quoi ressemble le livre de jeu en traitant ses tensions une par une. Ainsi, après avoir défini les règles du jeu, chaque personne peut faire preuve de discernement au jour le jour.

Question #2 : « Parmi les choses auxquelles je dois prêter attention, que dois-je faire maintenant ? »

Les paramètres de notre attention étant définis, que fais-tu réellement ? Ah ! Bonne question. Mais, chose intéressante, les  redevabilités ne répondent pas à cette question pour toi. En effet, il s'agit en réalité d'une question de temps disponible, d'énergie, de contexte et de priorités. Certes  le  Leader de Cercle est redevable de définir les priorités, mais rien d’autre ne saurait être défini pour toi. 

On peut dire qu'un être humain a des redevabilités telles que « manger », « travailler » et « dormir », mais en tant qu'adulte, chacun d'entre nous peut décider lui-même quand et si nous faisons ces activités. C'est vraiment plus une question d’instantanéité.

Donc, une fois que tu as reçu tes ordres de marche du cercle (c'est-à-dire tes redevabilités), ce que tu fais et quand tu le fais réellement est une question à laquelle tu réponds pour toi-même de manière opérationnelle. Tu peux le faire parce que…

3. Ton interprétation a toute autorité

Quelle que soit la façon dont une redevabilité est définie, la constitution te donne toujours la pleine autorité étant dans un rôle pour utiliser ton interprétation (§4.2).En fait, laisse-moi le redire…

TU AS TOUTE AUTORITÉ, ETANT DANS UN RÔLE, POUR UTILISER TON INTERPRÉTATION AFIN DE DYNAMISER LES REDEVABILITÉS DE TON RÔLE.

J'insiste sur ce point car chaque fois que nous traitons de la langue, nous avons affaire à des questions d'interprétation. Et nous ne pouvons pas avoir une clarté parfaite.

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Un lapin ? Un canard ?

La gouvernance nous permet en revanche d’obtenir suffisamment de clarté pour faire avancer les choses. Et lorsque des conflits d'interprétation surviennent), l'Holacratie fournit des voies pour les traiter (c'est-à-dire demander au Secrétaire une décision temporaire [§4.2.1], et/ou simplement proposer une clarification dans la gouvernance).

Imaginons le cas suivant :  tu as une redevabilité comme « Notifier les fournisseurs lorsque les commandes changent. » Cela peut vouloir dire que tu prends deux minutes pour envoyer un email, ou que tu prends plusieurs mois et que tu dépenses 15 000 dollars pour développer un système automatisé. Il n'y a pas qu'une seule interprétation.

C'est pourquoi…

4. Les redevabilités ne permettent pas d'allouer les ressources

Les redevabilités étant ouvertes à l'interprétation de celui qui les remplit, elles n'allouent pas nécessairement une quantité spécifique de temps, d'énergie ou d'argent. Combien de temps te faudrait-il pour dynamiser une redevabilité comme « Publier un bulletin d'information ? » On ne peut pas savoir. Il n'y a pas de norme objective. Cela peut prendre une heure ou un an. Il est important de le comprendre, notamment lors des réunions de gouvernance, lorsque des objections du type « Nous n'avons pas le temps de faire cela » sont soulevées. Ce n'est pas une objection valable parce qu'une redevabilité n'alloue pas de ressources. C'est juste une répartition de l'attention. C'est pourquoi un Facilitateur peut demander : « Si on te donnait un temps et un argent infinis, aurais-tu encore cette objection ? » En général, la réponse est « non. »

Note : Il y a des exceptions dans lesquelles la réponse pourrait être « oui. » Par exemple, une redevabilité de rendre des comptes, formulée comme suit : « Nettoyer le bureau tous les jours » ou « Passer 5 heures par jour à surveiller les téléphones », mais même dans ces cas, l'objection ne porte pas vraiment sur les ressources. L'objection serait plutôt du type : « La redevabilité, 'Nettoyage quotidien du bureau', réduit la clarté de mon rôle parce qu'elle spécifie un calendrier qui peut ne pas correspondre aux besoins réels. Et même si je sais que j'ai toute l'autorité nécessaire pour l'interpréter comme je le souhaite, cette formulation limite ma capacité à le faire. » 

 Je vous l'accorde, cela semble peu spontané.  Néanmoins, cette explication est techniquement plus précise. 

Le suivi est différent de l'action

Il est particulièrement important de se rappeler que « les redevabilités n'allouent pas les ressources », lorsque d'autres personnes s’en réfèrent à tes redevabilités pour demander des projets (plus d'informations à ce sujet au point #5). Par exemple, as-tu déjà refusé un projet (ou voulu le refuser) parce que tu n'as pas le temps ? Ou parce que tu as des choses plus importantes à faire ? Eh bien, une fois de plus, cela revient à confondre deux questions, que la pratique de l'Holacratie sépare… 

Première question : « Quel travail correspond à mon rôle ? » → 

Alors demande : « Parmi les travaux qui correspondent à mon rôle (c'est-à-dire les travaux que je suis en train de suivre), qu'est-ce que je devrais faire en ce moment (c'est-à-dire aujourd'hui, cette semaine, ce moment, etc.) ? » 

Cela signifie que lorsque quelqu'un demande un projet ou une action suivante de ton rôle, la première question que tu poses toujours est : « Est-ce que ce travail correspond à mon rôle ? » (ou « Est-ce que mon rôle s'en soucie ? »). Il s’agit de savoir où le travail aura le plus de chances de s’exprimer et les redevabilités nous aident à le faire.

Parce qu'avoir une responsabilité ne signifie pas nécessairement que tu devras y consacrer une norme objective de temps, d'argent ou d'énergie, en fait, cela ne signifie pas nécessairement que tu le feras un jour. N'oublie pas qu'il ne s'agit que d'une répartition de l'attention. Tu dois juste envisager consciemment de le faire. 

Imagine que ton rôle de concepteur a un projet pour « Un nouveau logo est conçu », mais que plus tard, n'ayant jamais donné suite au projet de logo, tu apprends que les clients se sont attachés au logo actuel et qu'il est logique de le conserver. Garderais-tu le projet de logo ? J'espère que non. Autrement dit, même si tu as accepté ce projet  parce qu’il correspondait à ton rôle et que tu l'as suivi sur le tableau des projets du cercle, il ne s'est jamais rien passé. 

Encore une fois, ce n'est pas parce que tu suis un projet que tu vas le faire. Bien sûr, cela ne veut pas dire que tu ne le feras pas non plus - cela signifie simplement que c'est l'une des nombreuses choses parmi lesquelles tu dois choisir. Mais si tu ne l'as jamais écrit, comment pourra-t-il jamais être priorisé par rapport à tout le reste ?

Enfin, souviens-toi que les redevabilités ne permettent pas d'allouer des ressources (#4). Ainsi, même si une redevabilité stipulait « Dépenser de l'argent pour les fêtes », par définition, elle n'accorde pas le pouvoir de le faire - elle définit simplement quel rôle « prend soin » de cette fonction. 

N'oublie pas qu'une redevabilité ne fait qu'allouer de l'attention à des activités récurrentes spécifiquement définies. Et avec cette connaissance en main, nous pouvons nous auto organiser et coordonner notre travail, car…

5. Les redevabilités définissent les attentes

Les redevabilités sont un moyen de rendre les attentes opérationnelles. Plus précisément, lorsque ton rôle comporte une redevabilité, cela signifie deux choses ; 

1) On attend de toi que tu la dynamises de manière proactive, 

2) les autres peuvent s'attendre à ce que tu acceptes du travail sur la base de ce document. 

Encore une fois, examinons chacun de ces éléments indépendamment.

A. On attend de toi que tu sois proactif

Selon la constitution, chaque fois que tu remplis un rôle avec des redevabilités, quel que soit le rôle, tu acceptes de :

  1. Sentir et traiter les tensions que tu ressens par rapport à ses redevabilités (§1.2.1)
  2. Identifier de manière proactive le travail pour exprimer ses redevabilités (§1.2.2)
  3. Définir explicitement au moins une prochaine étape pour tout projet lié à ses redevabilités (§1.2.3)
  4. Enregistrer tes projets, tes prochaines actions et tes tensions dans une base de données (par exemple, quelque part en dehors de ton esprit, que ce soit un cahier ou un logiciel) (§1.2.4)
  5. Prioriser ton attention pour accomplir les tâches qui apporteraient le plus de valeur ajoutée à un moment donné, tant que cela est en accord avec toute priorité donnée par la stratégie du cercle ou le Leader du cercle (§1.2.5 & §1.4.3)

Ainsi, chaque fois que tu acceptes d’endosser un rôle, tu acceptes aussi d'être obligé de respecter ces attentes générales (ne te soucie pas de les mémoriser toutes, puisque nous les écrivons).

B. On attend de toi que tu traites les demandes de travail

Maintenant, en plus de réfléchir de manière proactive à la façon de dynamiser tes redevabilités, les autres peuvent désormais référencer tes redevabilités pour te demander des choses. En ce sens, une redevabilité est presque comme un contrat ou un accord. Donc, si tu as une redevabilité pour « Développer des sites Web et enregistrer des noms de domaine » et que je te demande de prendre un projet comme « Page d'atterrissage créée pour la nouvelle FAQ », je peux m'attendre à ce que tu acceptes.

Et c'est l'une des manières les plus puissantes dont la pratique de l'Holacracy peut transformer ta façon de travailler. Parce que c'est comme si toi et moi nous étions réunis et avions passé un accord - tu as dit : « Hé, à l'avenir, si jamais tu as besoin de moi pour développer un site Web ou enregistrer un nom de domaine, fais-le moi savoir car ce sera avec grand plaisir que je le ferai », et j'ai dit : « OK, cool. Tu es super ! »  Donc, quand vient le moment de demander ce site Web, je n'ai pas besoin de te flatter ou de tourner autour du pot. Je peux juste demander.

Pour te faire une idée, imagine que tu es serveur dans un restaurant chic et que lorsque tu demandes la commande d'un client, il te dit : « Oh, d'accord... désolé, je ne sais pas si c'est possible... et je ne veux pas te déranger, c'est juste que j'ai eu une longue journée, et encore une fois, je déteste être un poids ou un inconvénient, mais si tu as le temps... et que ça ne te dérange pas... est-ce que je pourrais juste avoir un verre d'eau ? » Tu aurais probablement envie de le gifler.

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« Ne m'oblige pas à te gifler. »

Tu as déjà accepté d'être un serveur. Ce n'est pas comme si tu leur faisais une faveur. Tu veux juste faire ton travail. C'est ce qu'on ressent quand on a passé un accord préalable. Nous pouvons simplement passer à autre chose. Nous avons déjà accepté de dynamiser nos rôles, alors pourquoi toutes ces circonvolutions ? Je veux juste savoir : « De quoi as-tu besoin ? »

Et comme les redevabilités n'allouent pas nécessairement les ressources, et que suivre est différent de faire, quand quelqu'un te demande un projet, NE te demande PAS : « Est-ce que je veux le faire ? » ou « Est-ce que j'ai le temps de le faire ? » ou même « Est-ce important de le faire ? » Ce sont des questions importantes. Mais  pose les plus tard. Tout d'abord, demande-toi : « Est-ce que cela correspond aux redevabilités(ou à raison d’être) de mon rôle ? » Si c'est le cas, mets-le sur ta liste de projets. Puis détermine où il pourrait se situer dans tes priorités. Ou, si tu veux demander quelque chose à quelqu'un d'autre, demande-toi : « Qui a déjà accepté de travailler sur ce genre de choses ? » Ou encore : « Qui a l'autorité pour prendre cette décision ? » Et comment connaîtrais-tu la réponse ? Examine les redevabilités (ou raison d'être ) du rôle. Bien sûr, il est très probable, surtout au début de ta pratique, que tu trouves des lacunes dans ta gouvernance. Dans ces cas-là, tu dois savoir…

6. Que faire si une redevabilité est manquante ?

Par exemple, tu veux que quelqu'un obtienne de nouvelles chaises de bureau et le rôle « Meubles de bureau » te dira : « Pas ma redevabilité » Ou encore, un client fait une demande spéciale, mais il n'est pas clair qui a l'autorité pour l'accorder. C’est OK parce que les rôles et les redevabilités ne sont qu'un point de départ. 

Par exemple, imaginons que ton cercle a beaucoup de métriques complexes à passer en revue et que la gestion des données pendant la réunion prend trop de temps. Quelqu'un doit localiser le logiciel pour résoudre le problème et tu es la seule personne de l'équipe à avoir cette expertise. La tentation, à ce stade, est de se demander : « Dois-je le faire ? » ou « Ai-je le temps de le faire ? » Mais ce sont les mauvaises questions à poser. Au lieu de cela, souviens-toi que la première question à poser est : « Qui a DÉJÀ accepté de travailler sur ce genre de choses ? » Qui est responsable ? Est-ce le Facilitateur ? Le Leader de Cercle ? Le Secrétaire ? Non, non, et non. Ah ! 

Maintenant, avant de passer à la résolution opérationnelle de ce sujet, nous avons appris quelque chose et il faut le saisir. Alors, chaque chose en son temps. Tu (ou toute autre personne qui remarque l'écart) enregistres une tension pour la prochaine réunion de gouvernance, et ce faisant, tu renforceras les capacités de l'organisation. Alors, avec un peu de chance, tu n'auras plus à te poser la question « qui se soucie de ce genre de travail ? ». Vas-y toi ! « Action individuelle », c'est quand tu fais des choses en dehors de tes rôles. Ceci étant fait, demande-toi maintenant : « Est-ce que quelque chose doit être fait sur le plan opérationnel avant cette réunion de gouvernance ? » Et si oui, fais-le ! C'est aussi simple que cela. Et comme il ne s'agit pas d'un rôle, tu demanderas simplement au Secrétaire de l'enregistrer comme Action individuelle, (§4.3) ce qui signifie essentiellement que le travail est en dehors de tes rôles actuels, mais que c'est quand même quelque chose qui intéresse le cercle ou l'organisation en général.

Tu as donc fait deux choses. Tu t'es occupé  de la question à long terme de la clarification de la redevabilité via le processus de gouvernance ET tu t'es occupé  aussi de la question opérationnelle à court terme.

Si tu es nouveau dans la pratique de Holacracy, il est facile de supposer que parce que nous passons tellement de temps à nous interroger sur les rôles (par ex. « De quel RÔLE parles-tu ? » ou « De quel RÔLE t'engages-tu ? ») que tu as mal agi si tu ne connais pas la réponse. Mais ce sont des questions de clarification. Pas des jugements. Ne pas connaître le rôle, ou trouver une responsabilité manquante, c'est bien. Le fait est que nous ne nous arrêtons pas là. La recherche de lacunes fait donc partie intégrante de la pratique. Et comme tout changement doit être motivé par une tension ressentie (c'est-à-dire qu'il ne peut pas être purement intellectuel), nous ne comblons que les lacunes nécessaires. Donc, il est important de se rappeler…

7. Les redevabilités ne confèrent pas d'autorité

L'idée fausse la plus courante sur les redevabilités est qu'ils te donnent la permission de faire des choses. Elles ne le font pas. La confusion vient du fait que, selon les règles Holacracy, la permission fonctionne différemment de la façon dont elle fonctionne au sein de la hiérarchie de gestion conventionnelle . Essentiellement, l'hypothèse par défaut des organisations conventionnelles est la suivante : « Toute action est interdite à moins d'être explicitement autorisée par l'autorité légitime », alors que l'approche Holacracy est la suivante : « Toute action est permise à moins d'être explicitement interdite par l'autorité légitime »

En gardant cela à l'esprit, il est facile de comprendre pourquoi quelqu'un supposerait qu'il a besoin d'une redevabilité pour « Attribuer des salles de conférence sur demande » afin de le faire (ou d'empêcher les autres de le faire). Mais en fait, si tu veux empêcher les autres de faire quelque chose, tu veux une politique, et si tu veux donner à un rôle un contrôle exclusif sur quelque chose, tu veux un domaine. Sans politique ou domaine, techniquement parlant, n'importe qui peut attribuer des salles de conférence. Mais est-ce un problème ? Peut-être pas. Si tu es la seule personne à avoir un accès administrateur au système de réservation des chambres, alors même si techniquement les règles l'autorisent, cela n'a pas d'importance. En réalité, personne d'autre ne peut le faire. Et c'est pourquoi il est important de se rappeler que les redevabilités doivent toujours être « guidées par la tension. » Si tu considères déjà quelque chose comme « Attribuer des salles de conférence sur demande » comme faisant partie de la raison d'être de ton rôle opérationnel, alors tu n'as pas besoin de la redevabilité.

Exemples

Les symptômes de ce malentendu sont assez clairs. Comme avoir des rôles avec de longues listes de redevabilités très détaillées. Cela se fait souvent parce que l'on suppose que les redevabilités doivent spécifier tout ce que le rôle peut avoir à faire. Mais encore une fois, ce n'est pas comme ça qu'elles  fonctionnent. Cette confusion se produit parfois car lorsque nous disons familièrement qu'un rôle « tient » ou que les praticiens devraient « s'approprier leurs rôles », cela peut donner l'impression qu'une redevabilité est « un travail que tu t'appropries exclusivement » Mais dans Holacracy, souviens-toi que l'exclusivité du contrôle est définie à l'aide de domaines - nous disons « prend possession de ton rôle », comme une simplification pratique de l'attente d'être proactif décrite au point #5.

Un autre exemple courant est celui d'une personne qui propose constamment d'ajouter de nouvelles redevabilités à son propre rôle. Comme pour communiquer aux autres, « Reculez ! Ce sont mes zones ! »  Dans ce cas, prenons l'exemple de quelqu'un d'autre qui fait quelque chose dont tu es normalement responsable. Imaginons que tu es redevable de « Vider les poubelles » et que Cheryl décide un jour de faire le tour des poubelles (Cheryl est bizarre comme ça). Maintenant, ton premier instinct pourrait être de te vexer. Après tout, elle dit essentiellement que tu ne fais pas ton travail, n'est-ce pas ? Eh bien, en fait, probablement pas. Cheryl ressent une tension et elle prend des mesures pour la résoudre. C'est tout. Au contraire, elle aide ton rôle à remplir sa raison d'être. Même si elle sait que ton rôle est de rendre des comptes, elle pense que c'est plus logique de le faire elle-même.

Nous ne voulons donc empêcher quiconque de prendre soin de lui-même. Si ton rôle de vendeur a besoin d'une brochure personnalisée pour un nouveau client potentiel, mais que le rôle Marketing est chargé de « Concevoir des brochures de vente », cela ne doit pas t'empêcher de la créer toi-même. Si tu veux et peux le faire toi-même, alors la seule question à poser est : « Y a-t-il un domaine ou une politique qui m'empêche de le faire ? » Si ce n'est pas le cas, vas-y ! Et au lieu de supposer le pire, fais confiance aux autres pour gérer leur tension au cas où ton action en créerait une.

Conclusion

Les redevabilités sont des choses très différentes. Il s'agit du "travail effectué par un rôle", des "activités récurrentes", des "allocations d'attention" et des "attentes définies". 

Elles sont comme une carte partagée des attentes et des responsabilités, définie au niveau du cercle (c'est-à-dire de l'équipe), mais toujours ouverte à l'interprétation et à l'application individuelles. 

 

Cet article est une libre interprétation de l'article de Chris Cowan de HolacracyOne

Photo formation Holacracy HappyWork
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