Le
14
MAI
2025
• Par
Chris Cowan (traduction HappyWork)
L'Holacracy promet de révolutionner le fonctionnement des organisations, en offrant agilité, transparence et autonomie, en remplaçant les hiérarchies traditionnelles par des structures d'auto-organisation. Mais ce n'est pas une solution miracle.
L'Holacracy est un outil et, comme tout outil, elle peut frustrer et déconcerter celles et ceux qui la manient sans précaution ni compréhension.
Voici quelques méthodes qui ont fait leurs preuves pour se sentir absolument malheureux dans une organisation qui fonctionne en Holacracy... ainsi que quelques réflexions sur la manière d'éviter ces écueils.
Si vous avez l'habitude de gérer étroitement chaque détail, l’Holacracy vous donnera l'impression d'être un chaos. Pour rester malheureux, vous allez tout micro-gérer, remettre en question les décisions de vos collègues et être obsédé par la façon dont le travail se déroule sans votre supervision.
La solution : le lâcher-prise est une compétence, pas un trait inné.
L'Holacracy distribue le pouvoir, elle ne l'enlève pas. Établissez la confiance avec votre équipe, concentrez-vous sur une délégation claire et libérez votre esprit pour une réflexion de plus haut niveau.
Même en l'absence de "chefs” officiels, il est facile de créer des hiérarchies invisibles en affirmant sa domination lors des réunions ou en traitant ses pairs comme des subordonnés. Si vous refusez d'abandonner l'idée de « savoir mieux que les autres », attendez-vous à des tensions et à des conflits.
La solution : passer de la compétition à la collaboration.
En Holacracy, chaque rôle compte, pas seulement le vôtre. Traitez les autres sur un pied d'égalité et valorisez leurs contributions uniques.
L'Holacracy se nourrit de l'amélioration continue, qui dépend d'un feedback régulier et honnête. Pour rester malheureux, vous rejetez les suggestions, évitez de proposer des idées constructives et résistez à l'idée de vous adapter à l'avis des autres.
La solution : considérer le feedback comme un cadeau, un outil de croissance, et non comme une attaque.
Instaurez des sessions de feedbacks où le partage devient une routine et est bien accueilli. Votre travail s'en trouvera amélioré.
Vous pensez comprendre l’Holacracy en quelques semaines ? Ce n'est pas le cas. Il s'agit d'un concept complexe, dont l'apprentissage des nuances prend du temps. Fixer des attentes irréalistes garantit la frustration.
La solution : traiter l'apprentissage comme une étape incontournable et progressive.
La maîtrise prend du temps, et c'est normal. Décomposez l'apprentissage en étapes digestes et faites-vous plaisir en cours de route.
Ironiquement, les premières étapes de l’Holacracy donnent souvent l'impression de nager à contre-courant. Les nouvelles structures, les nouveaux rôles et les nouvelles habitudes rendent les choses plus difficiles avant qu'elles ne deviennent plus faciles.
La solution : accepter d’avoir mal.
Acceptez le désordre de l'apprentissage comme un signe de progrès et célébrez les petites victoires. Les difficultés sont temporaires ; les avantages en valent la peine.
En Holacracy, la responsabilité personnelle est primordiale. Blâmer les autres pour les inefficacités, les frustrations ou les échecs engendre du ressentiment et ralentit le progrès.
La solution : assumer sa part de responsabilité dans les défis.
Les problèmes ne sont pas « le travail de quelqu'un d'autre » - ce sont des opportunités d'amélioration. La responsabilisation renforce la confiance et permet d'obtenir de meilleurs résultats.
Lorsque les choses ne se passent pas comme prévu, il est tentant de blâmer l’Holacracy elle-même. Mais ce n'est pas le système qui est en cause - c'est souvent la façon dont vous vous y engagez qui l'est.
La solution : l’Holacracy est un outil, pas un remède.
Il faut l'aborder avec curiosité et adaptabilité. Expérimentez, apprenez ses nuances et affinez votre façon de travailler dans ses limites.
Vous n'êtes peut-être pas responsable d'un problème systémique, mais en Holacracy, cela ne veut pas dire que ce n'est pas votre problème. Passer la main ne fonctionne pas dans un environnement d'auto-organisation.
La solution : Soyez proactif.
Relevez les défis qui relèvent de votre rôle et collaborez avec d'autres pour résoudre des problèmes plus vastes. Lorsque tout le monde s'approprie les problèmes, ils deviennent gérables.
La plupart des gens pensent qu'ils sont très doués pour faire confiance aux autres, jusqu'à ce qu'on leur demande de prendre du recul. Si vous pensez que vous maîtrisez déjà cet aspect, vous allez vous perturber et perturber votre équipe.
La solution : soyez honnête avec vous-même.
L'instauration de la confiance est un processus. Pratiquez-la progressivement et reconnaissez que le lâcher-prise demande du temps et de l'intentionnalité.
L' Holacracy n'est ni une solution miracle ni un système conçu pour rendre la vie facile. Elle remet en question les vieilles idées reçues sur le travail, le contrôle et la responsabilité. La réussite exige de la patience, de l'humilité et la volonté de se développer.
Si vous résistez à l'envie de microgérer, de blâmer les autres ou d'attendre une maîtrise immédiate, vous découvrirez que l'Holacracy ne consiste pas à démolir les hiérarchies, mais à construire des systèmes adaptatifs et autonomes. C'est un travail difficile, mais qui en vaut la peine.
Article rédigé par Chris Cowan et traduit par HappyWork.